dimanche 7 avril 2013

Acte II: d'un voyage aux confins et de la loyauté

Décembre 1192 à janvier 1193

Acte I Scène 1
Sibiu, le 16 Décembre 1192

Les Joueurs patientent dans l’Anti-chambre de l'archevêque de Sibiu dans les locaux qui font face à la cathédrale. L’endroit est aussi bien éclairé que possible à l’aide de bougies, et de lampes à huile. La salle est richement décorée de tentures et de tapis, dont certains ont un style qui n’a rien de local. Ce sont des prises de guerre des dernières croisades. Sergeï et Niklaus sont reçus par l’archevêque Vulpesco.
L’archevêque est un homme entre deux âges au visage de fouine et la voix qui va avec malgré un corps gras et lourd. Il est assez richement vêtu et semble ne pas avoir très envie de s’occuper de cette affaire.
Il ordonne plus qu’il ne propose aux deux hommes d’accompagner un certain Krasimir Veselin jusqu’à un monastère se trouvant dans les Alpes transylvaniennes, à la frontière avec la Bulgarie. « Pour plus d’informations vous verrez avec le sénéchal de frère Krasimir. ». Interrogé sur la raison pour laquelle ils ont été choisi pour ce travail il se contentera de dire que la décision a été mûrement réfléchie et que leurs actions menées précédemment pour le seigneur de Sibiu les recommande fortement. Rendez-vous est donc pris pour le lendemain à l’aube, à l’auberge des lances croisées pour le départ.
Ils se souviennent vaguement avoir entendu parler de ce Krasimir Veselin. C’est un des bouchers de Bulgarie qui a mis à feu et à sang toute la région au nom de la croisade contre les Bogomiles.

Acte I Scène 2
L’auberge des Lance Croisées
Sibiu le 17 Décembre 1192

Plusieurs roulottes et quelques 20 hommes en armes attendent devant l’auberge. C’est le frère Grozdan, l’aide de camp de Krasimir qui reçoit Sergeï et Niklaus et les présente au sergent Matesco, commandant les soldats. « Le sergent Matesco est chargé de notre sécurité, c’est un vieux baroudeur. On peut lui faire confiance. C’est à lui que vous devrez parler si vous vous éloignez du cortège ou pour tout problème militaire. Je m’occupe de l’intendance, de tout ce qui a trait à l’argent en fait »
Matesco est un homme souriant et enjoué, de grande taille, entre deux âges, encore très bien conservé. Plusieurs cicatrices barrent son visage sans pour autant le défigurer.
Grozdan quant à lui est plus. Jeune moine arborant une longue barbe noire, il est d’un naturel pausé et dévoué. Krasimir sortira assez en retard. Il semble passablement ivre, il titube vers sa roulotte, aidé par une fille de joie et par Matesco. Le voyage peut commencer…
Les premiers kilomètres hors de Sibiu se passent bien jusqu’à ce que Krasimir donne l’ordre de stopper aux abords de l’Olt. Il descend et vomit dans le fleuve avant de remonter dans sa roulotte en rotant. On ne le reverra pas de la journée…
Un silence de mort s’installe entre les voyageurs jusqu’au soir où le cortège s’arrêtera enfin à une auberge relais.

Acte I Scène 3
L’auberge relais « le voyageur souriant »
Le 17 Décembre 1192

L’auberge est bondée. Des pèlerins, des marchands, des soldats, quelques filles de joie et tire-laine se côtoient dans ce microcosme.
Krasimir se fera servir dans sa chambre et fera monté une coquine. Il ne se montrera pas dans la salle commune. Dehors, Sergeï et Niklaus remarquent qu’une des roulottes est protégée par les hommes d’armes même la nuit.
Le voyage reprend à l’aube le lendemain. Krasimir semble encore saoul.

Acte I Scène 4
Sur la route vers Belle-Faux
Le 20 décembre 1192

Rien de vraiment intéressant ne s’est passé ces derniers jours. Chaque arrêt dans un Relais ressemble au précédent. Les Gardes surveillent le coffre à tour de rôle, Krasimir reste distant. Il a cependant cessé de se saouler. Il s’adonne toujours au péché de chair sans restriction.
Le convoi se trouve sur une petite route serpentant à flanc de montagne. Krasimir interpelle Sergeï et Niklaus. Il leur demande de monter dans la roulotte.
Krasimir semble passablement éméché. Krasimir leur demande s’ils croient en Dieu. Puis il leur demande si Dieu peut bien cautionner les massacres. « Au nom de quelle foi peut-on massacrer des hommes et des femmes ? Bafouant ainsi les commandements du Seigneur. ». Krasimir se confesse alors. Il raconte comment il a ordonné la mort de centaines de personne, comment il a lui-même pris plaisir à tuer des innocents qui n’avaient commis que l’erreur de croire en Dieu autrement. « Tout cela est politique, l’Empereur et le métropolite ne peuvent cautionner les révoltes hérétiques car elles sont l’arbre qui dissimule la forêt, l’unification de la colère bulgare face au pouvoir byzantin. Ils en mourront ces imbéciles ! Mais les autres continueront ! Combien d’hommes devront mourir pour que les seigneurs soient contents ? Croyez moi mon ami, la fin ne justifie pas toujours les moyens ! Souvenez-vous en ! Allez vous en maintenant ! SORTEZ »

ACTE I Scène 5
L’auberge « Le Pic neigeux »
20 décembre 1192, Les Alpes de Transylvanie.

Il fait nuit, les hommes qui ne sont pas de garde dorment déjà profondément. Sergeï, profondément endormi, est réveillé par une étrange sensation de danger, malgré le silence de mort qui règne sur l’auberge. S’armant rapidement, il gagne l’extérieur dans l’obscurité. La roulotte contenant le coffre est attaquée par trois hommes vêtus de capes noires. Ils ont déjà silencieusement éliminé deux des quatre gardes. S’approchant en silence, Sergeï parvient à frapper un des hommes juste après qu’il ait égorgé un troisième garde, criant pour prévenir le survivant qui se retourne à temps pour dégainer et engager le combat. Malgré les ténèbres, Sergeï distingue les armes de ses ennemis dissimulés et s’étonne. Il reconnaît des glaives romains, qu’il avait aperçu jadis accrochés au mur des trophées de son père. Blessé par son adversaire direct, il est sauvé par l’apparition d’autres soldats, réveillés par les bruits de combat. Sentant tourner le vent, les trois assaillants s’enfuient dans la nuit, disparaissant en quelques instants. Niklaus s’occupe rapidement des blessés et entame un sermon pour les féliciter de leur courage. Le sergent Mateos félicite Sergeï pour son courage, et le remercie d’avoir sauver un de ses hommes.
Krasimir les prend alors à part. Il leur parle du contenu du coffre dissimulé dans le chariot qui vient d’être attaqué, de l’existence des vampires et du fait qu’il en a lui-même détruit un. Il leur dit qu’il existe des monstres buveurs de sang qui vivent uniquement la nuit. « Ceux-là étaient sans doute leurs serviteurs damnés. ». Ensuite Krasimir informe les joueurs de son désir de créer un ordre religieux spécialisé dans leur destruction. « Justement nous nous dirigeons en un lieu où se trouve le meilleur de tous les chasseurs de Vampires : Chrisanthos Fedra »…
Sergeï et Niklaus demandent à découvrir ce que cache le coffre, et découvre ceci :
- Trois lettres de Dragoman Foresco adressées au Métropolite de Constantinople datées respectivement du 20, 23, et 24 juin 1192, écrites en grec (la veille de sa mort devant Vratza, cité du nord de la Bulgarie acquise à la cause bogomile et assiégée pendant l’été par les forces du roi de Bulgarie « assistées » de troupes byzantines, les lettres ne sont jamais parvenues au métropolite.). Les trois lettres de Dragoman Foresco font état de la destruction de plusieurs « créatures de la nuit » lors des massacres contre les Bogomiles.
- Un Manuscrit traitant de la Mythologie des Vikings. Il est écrit en grec, son auteur est inconnu.
- Un Manuscrit traitant de la Mythologie Egyptienne. Il est en Hébreu, son auteur est Florent Lacroix.
- Un Manuscrit traitant de la Mythologie Grecque. Il est en latin. Son auteur est inconnu.
Les Manuscrits renfermeraient des informations tendant à démontrer que plusieurs des dieux de ces Mythologies seraient des Vampires.
- Une lettre du Frère Aristokles Sabbas datée du 16 janvier 1191. La Lettre d’Aristokles Sabbas informe le métropolite de Constantinople de l’existence « d’une sorte de Bible des Vampires nommée le Livre de NOD ».
- Un Manuscrit nommé « Maleficarum Invocat ». Certains des chapitres du Maleficarum Invocat traitent des rites de création des vampires. On y trouve les noms de trois Clans : Ventrue, Toreador et Malkavian.
- Un Manuscrit nommé « Thaumaturgos, Creo Ignem ». On y trouve le nom du Clan Tremere et des informations sur l’Ordre d’Hermes.
- Une croix en Or incrustée de Pierreries. Selon le Père Krasimir elle appartenait à une de ces créatures de la nuit, tout comme le reste des manuscrits. Le Père Niklaus peut ressentir sans problème la pureté qui se dégage de l’objet, ce qui ne manque pas de l’étonner quant à sa possession par un démon…

ACTE II scène 1
Le monastère de Belle-Faux
Alpes transylvaniennes, le 21 décembre 1192

Les joueurs sont reçus chaleureusement par les moines qui leur offrent vin et fromage. Après un bon Repas, Sergeï, Niklaus et Krasimir sont présentés à Chrisanthos Fedra . C’est sans doute l’homme le plus fervent qu’ils ne rencontreront jamais. Sa Foi semble pouvoir déplacer une montagne, elle irradie si fort qu’on se sent presque défaillir auprès de lui. Quelque chose de fou bouge dans ses yeux. Il leur parle un court instant pour les remercier d’avoir sauvegardé ces preuves irréfutables de l’existence des monstres. Il a l’intention de les présenter au métropolite afin d’obtenir le droit de créer un ordre de chasseurs de Monstres. « Un Ordre d’investigation efficace capable d’éradiquer le fléau que représente toutes les engeances de Satan telles que les Vampires ». « Bien sûr vous m’accompagnerez pour témoigner de ce que vous avez vu… ».

ACTE II Scène 3
L’auberge Relais « Cinq étoiles »
Frontière avec la Bulgarie, 26 Décembre 1192

Couchés dans une chambre qu'ils partagent, Sergeï et Niklaus sont réveillés par une présence non loin de leur couche. Se redressant prudemment ils distinguent dans la pénombre un homme au visage dissimulé, assis non loin de la porte et les observant pendant leur sommeil. Il ne semble pas menaçant et les deux hommes décident d'écouter ce que l'inconnu peut leur apprendre sur son intrusion alors que l'auberge regorge d'hommes d'armes. Ses paroles sont confuses, et il semble de nombreuses fois s'adresser à lui-même plus qu'à eux, mais ils comprennent qu'il leur demande de l'aider lui et les siens à se saisir de ce que transporte le convoi, au risque que leurs maîtres n'en pâtissent. Ses explications sont confuses et il propose de leur montrer directement les risques qu'ils encourent. Malheureusement pour eux les visions qu'il déclenche dans leur esprit sont pour la plupart terrifiantes et menacent de les blesser avant qu'ils ne puissent reprendre le contrôle de leurs actes. Elles vont servir cependant de détonateur, notamment au Père Niklaus qui y voit des visions envoyées par Dieu, ou du moins par la Vierge Marie à laquelle il associe Marushka depuis cette sombre nuit dans la forêt. L'étrange inconnu les quittera en leur donnant son nom et leur permettant d'échapper pour quelques temps à leurs visions.

ACTE II Scène 4
L’auberge Relais « le repos des marchands »
Bulgarie, 26 Décembre 1192

La seconde attaque a lieu de nuit une fois de plus, à quelques encablures seulement de la prochaine auberge. Et cette fois c’est une attaque en force. Une flèche transperce le conducteur du premier chariot, empêchant le convoi de continuer sa route. Une dizaine d’hommes encapuchonnés prennent d’assaut le convoi, et rapidement prennent le dessus sur les soldats de l’Eglise pourtant bien entraînés. Sergeï reste en retrait et se rend compte que l’ennemi fait preuve de miséricorde, et n’achève pas les blessés, tout comme il paraît éviter les coups mortels. Observateur, il voit le Père Niklaus tenter de s’emparer du coffre de toutes les convoitises, sans y parvenir. Il l’aide alors et ils dissimulent le coffre dans l’obscurité et la sécurité toute relative du fossé.
Le combat tourne donc visiblement à l’avantage des assaillants jusqu’à l’entrée en scène de Chrisantos. Celui-ci appose sa croix sur le front d’un des hommes encapuchonnés qui vient de se jeter sur lui. Il s’enflamme littéralement. Il finit par tomber en cendres en quelques instants, faisant reculer le reste de la troupe et permettant aux gardes survivants de resserrer leurs rangs et d’écarter les blessés. Tandis que les créatures de la nuit et leurs serviteurs semblent se concerter, le Père Chrisantos ne peut profiter de l’accalmie pour mener l’assaut aux côtés de ses hommes. Niklaus se rue sur lui pour lui arracher la croix des mains, lui hurlant au visage qu’il est possédé par le démon. De stupeur, nul ne s’interpose jusqu’au moment où Niklaus mord avec fureur l’oreille du moine, arrachant la chair. Sergeï se saisit alors également de la croix d’or dans son poing ganté de mailles, et devant l’insistance des deux religieux qui s’agonissent d’injures, il décide de les calmer avec vigueur. Son gantelet s’abat à deux reprises sur leur visage désormais tuméfié, et les deux hommes roulent au sol dans la boue glacée. L’incompréhension règne toujours dans les rangs des soldats de l’Eglise, d’autant plus quand tous se rendent compte de la disparition de leurs assaillants. Seul subsiste le petit tas de cendres, leurs blessés et leurs morts ont disparu.
Avant que quiconque puisse reprendre ses esprits, Sergeï fait enfermer les deux religieux dans des chariots séparés, arguant qu’ils ont perdu la raison. Il s’aperçoit également, mais trop tard, que le coffre qu’il pensait à l’abri, a disparu.
Stabilisant les blessés et emportant les corps sans vie, ils parviennent à gagner l’auberge où le personnel s’empresse auprès d’eux pour fournir le nécessaire pour les premiers soins. Un des gardes succombe néanmoins de ses blessures dans la nuit. Le Père Chrisantos est enfermé dans une chambre à l’instigation du Père Niklaus qui s’évertue à convaincre tout le monde de sa possession par un esprit démoniaque avec l’aide du chevalier. Manipulant les soldats de l’Eglise choqués lors d’un sermon héroïque et menaçant, et profitant de la disparition du Père Krasimir, ils parviennent à isoler le moine et à l’interroger.
Le convoi reste une semaine à l’auberge, permettant à Sergeï de demander au plus proche évêché des renforts en hommes, et aux blessés de se remettre. Chaque jour les deux hommes interrogent avec vigueur le Père Chrisantos qui s’affaiblit ; il jeûne depuis l’arrivée à l’auberge sur les consignes de Niklaus. L’eau, son seul agrément dans sa chambre-cellule, est de plus empoisonnée par des herbes médicinales qui lui provoquent de violentes coliques. Ne parvenant pas à lui arracher des aveux, Niklaus lui ôte la vie en l’étouffant, affirmant à tous que l’esprit malin qui le possédait s’est enfui, mais que le corps du pauvre homme n’a pas résisté.
Finalement le convoi repart pour Sibiu, évitant les montagnes et accélérant le pas, ce qui raccourcit le voyage de quelques jours.

DENOUEMENT
Sibiu, le 8 janvier 1193

De retour à Sibiu avec un convoi affaibli, ils sont reçus par l'archevêque qui s'il semble désappointé, ne semble tenir rigueur à Sergeï ou à Niklaus ; ces derniers faisant passer l'échec de leur mission pour une semi-victoire, et eux pour les sauveurs là où Chrisantos et Krasimir sont les responsables bien incapables de se dédouaner. Le Père Niklaus remet la sainte croix à l'archevêque ce qui achève de les racheter à ses yeux tandis qu'il caresse l'objet sans prix de ses doigts boudinés. Le Père Niklaus reçoit une bourse abondamment dotée (pour un prêtre de campagne...) afin de reconstituer les réserves de son village affaiblies par les loups l'année passée. Sergeï se voit remettre un lourd bouclier aux armes de la croisade, richement ouvragé.

Intermède [Sergeï] : Peu après le chevalier Sergeï est convoqué sur les terres du Voïvode Vladimir Rustovitch pour rendre des comptes à son suzerain. Il dîne une nuit en sa compagnie, lui racontant par le détail l'expédition religieuse à laquelle il a participé et la manière dont les objectifs des prêtres chasseurs de vampires ont été défaits. Il reconnaît la valeur de son vassal et lui marque son respect en lui offrant une accolade de noble seigneur avant de lui offrir une nouvelle fois son sang et l'hospitalité de ses terres pour quelques jours. Sergeï est reconduit dans ses fonctions d'agent de Rustovitch à Sibiu, et il reçoit une dotation en or et en marchandises diverses pour accomplir ses fonctions. Lorsqu'il regagne sa ville de résidence, il achète une maison bourgeoise et s'alloue les services d'un serviteur pour gagner en autonomie, et en prestige.

Intermède [Niklaus] : Niklaus recontre Marushka par une sombre nuit alors qu'elle vient le chercher en sa pauvre demeure. Il lui conte également toutes leurs pérégrinations, et le félicite de ses actions. Bien qu'effrayé par les loups immenses qui accompagne sa sombre maîtresse, il ne peut s'empêcher de recevoir la sombre communion qu'elle lui offre de son Sang puissant. Il regagne sa maison en sachant qu'il doit désormais contacter la tenancière d'un bordel de Sibiu pour s'informer des volontés de sa maîtresse, ou l'informer de quoi que ce soit qu'il estimera nécessaire. Niklaus s'abandonne désormais à la réalisation d'une idole de bois représentant la Vierge Marie pour la chapelle du village, idole qui prend de plus en plus l'apparence de la sombre fille des bois.

La suite...

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