dimanche 7 avril 2013

Prélude: premiers pas dans la nuit

Automne 1192

Pour des raisons diverses, deux hommes que tout opposait, un vaillant chevalier de retour des croisades, bâtard d'une noble lignée, le vigoureux Sergeï Strochnis, et un prêtre orthodoxe des environs d'Hermannstadt la saxonne, le Père Niklaus, se retrouvèrent dans la capitale du knezat. Le premier, humilié par son père et ses demi-frères, rentrant désabusé et le cœur plein de colère et de rage d'une croisade qui n'avait sauvé ni son âme ni son avenir, était décidé à mettre son épée et sa vie au service du seigneur de la cité son épée et sa vie. Quelle ne fut pas sa surprise de se rendre compte que le sénéchal comme le knezi connaissaient ses origines. Pire, ce dernier était un Bessarab, comme lui... Le second voyait son village assailli depuis des années maintenant par des meutes de loups de plus en plus audacieuses. Des serfs étaient morts, les champs n'étaient plus cultivés, la misère la plus noire était à ses portes malgré ses prières. Une délégation d'anciens, menée par le bon patriarche, gagna Sibiu l'opulente pour demander audience et assistance à leur seigneur. 

Sergeï et Niclaus furent très étonnés d'attirer l'un et l'autre l'attention du sénéchal, Stephan, et d'être invités au festin offert par le knezi Radoslav Bessarab à ses hôtes, pour la plupart de puissants chevaliers et ecclésiastiques ou de riches marchands. Deux d'entre eux captivèrent particulièrement l'attention des deux hommes au milieu du décadent cortège : une jeune femme à la peau de nacre, vêtue d'une robe d'un noir de jais, sise à la droite du knezi, et un homme, taciturne et sardonique, quarantenaire aux riches parures quelque peu démodées. Une étrange conversation s'engaga alors entre Sergeï, Niclaus et les deux inconnus après que le sénéchal leur eut fait prendre place à leurs côtés. Sans comprendre certaines allusions, ni le comportement du knezi très déferrent envers ses hôtes et pourtant si autoritaire, ils devinèrent néanmoins qu'ils avaient mis les pieds dans un univers jusqu'à là dissimulé. Leurs frissons ne furent pas uniquement dus à l'atmosphère glaciale de cette froide nuit d'automne...

La suite...

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