Une
grande partie de l’autorité du prince provient des Traditions de Caïn, ou plus précisément
des Anciennes Coutumes, traditions principalement orales de codes de conduite
vampirique, basées sur les Traditions. Les Anciennes Coutumes sous-tendent la
société Caïnite et sont le seul contrat social réel entre vampires. Les Caïnites
respectent un sens strict de la tradition, motivés par la peur de la sanction
divine. Les Anciennes Coutumes sont les résidus du règne de Caïn à Enoch, elles
sont donc respectées, mais pas toujours suivies au sens strict.
Néanmoins,
les Anciennes Coutumes forment le contrat grâce auquel tous les princes (et
seigneurs) légitiment leurs droits de princes. Les Traditions sont également
importantes dans l’éducation d’un infant. De nombreux anciens ne considèrent
pas qu’un infant est un vampire tant que son père ne lui a pas enseigné les Six
Traditions, scellant ainsi son contrat envers Caïn.
La première Tradition :
L’Alliance
« Ton sang fait de toi mon enfant, conçu à mon image. Ma
malédiction est la tienne, mon salut est le tien. Je me tiens devant et
au-dessus de toi, comme ton régent et ton dieu. Je suis le chemin, mes
Traditions sont notre Alliance. Renonce à moi et tu renonceras à tout
espoir ». Ainsi parla Caïn.
La notion
d’Alliance est essentielle pour comprendre les Anciennes Coutumes au Moyen Age.
C’est grâce à la Première Tradition en particulier, et à toutes les Traditions
en général, que les Caïnites voient en Caïn le monarque de la nuit et affirment
que leur lignée est composée d’êtres superbes, maudits autant que bénis. Les
Caïnites considèrent les Anciennes Coutumes et l’Alliance de Caïn comme une
preuve de leur lien spirituel avec Caïn. Grâce aux décrets des Anciennes
Coutumes, Caïn est présent et n’est plus un personnage de mythe ou de légende.
En adhérant aux Traditions, les Caïnites confirment leur foi en Caïn et leur
nature damnée, pour le meilleur comme pour le pire.
Ceux qui
détestent la malédiction se tournent vers la première Tradition pour trouver le
salut, espérant qu’en suivant les préceptes de Caïn, ils connaîtront la
rédemption. A leur tour, ceux qui cherchent le pouvoir suivent l’Alliance,
croyant en la promesse cachée de pouvoir en échange d’un fidèle service. Les
princes et les seigneurs, de la même manière, se tournent vers la première
Tradition pour légitimer leur règne. Comme les rois mortels qui règnent par
investiture divine, les princes citent la première Tradition et l’Alliance de
Caïn comme preuve que leur mandat est de régner tout comme Caïn « devant
et au-dessus » de tous les Caïnites.
La deuxième Tradition : Le Domaine
« Tout comme je suis le maître de Nod, ton domaine ne dépend que
de toi. Tu en es le maître et tous respecteront ce fait ou subiront tes
foudres. Tous se présenteront à toi en arrivant, et tu les protègeras en
retour. Il est de ton droit de chasser sur les terres de ton domaine, le sang
est le tien. Accepte ces responsabilités, gouverne ton domaine et accorde aux
autres le respect que tu veux qu’ils montrent à ton égard ». Ainsi parla
Caïn.
La Tradition
du domaine a toujours été importante pour les Caïnites, particulièrement en
cette époque de relations féodales et de surpopulation vampirique. Au cours des
deux derniers siècles, les Caïnites de tout rangs et clans ont désespérément
combattu pour des domaines de plus en plus petits, atteignant une frénésie
meurtrière au cours des dernières décennies. Le domaine dénote souvent plus que
l’influence et la protection. Il accorde au Caïnite des droits de chasse unique
en son sein. Avoir une taverne pour domaine fournit un nombre de victimes
quasiment illimité, alors qu’un hameau suffit à peine à un seul vampire. Un
Caïnite ne sera pas privé de sang tant qu’il a un domaine (quel que soit sa
taille) et qu’il le protège en gardant les autres vampires à l’extérieur.
Avoir un
domaine signifie aussi que le Caïnite, que ce soit un prince ou un nouveau-né,
propose l’hospitalité aux vampires qui viennent et se présentent. Lorsqu’il se
trouve sur le domaine d’un autre, un Caïnite se doit d’être traité avec
respect. Le possesseur du domaine est responsable de la sécurité et du
bien-être de ses invités et doit partager ses terrains de chasse avec eux.
Cependant, les invités qui abusent de cet état des choses risquent de sévères
sanctions. Récemment, comme les tensions s’accroissent entre princes et
anciens, certains ont fermé leur domaine aux visiteurs, s’isolant et condamnant
tous ceux qui entrent sur leur domaine sans y avoir été invités à la Mort
Ultime.
Le domaine est
également la pierre fondatrice féodale du règne des princes. En cette époque de
seigneurs et de monarques Caïnites, le domaine est devenu d’une importance
primordiale. Un prince étend sont influence en acquérant de nouveaux domaines.
Cela lui permet d’accorder des parties de territoires acquis à ses loyaux
vassaux, cimentant encore son pouvoir et ralliant de plus en plus de Caïnites à
sa bannière. Tout comme les régents mortels prétendent posséder leurs
chevaliers, certains seigneurs Caïnites vont jusqu’à inclure dans leur domaine
les autres Caïnites et attendent que leurs vassaux leur fournissent un impôt de
sang et de victimes en remerciement de leur mécénat « royal » ou du
domaine qu’ils viennent de leur attribuer.
La troisième Tradition : La
Progéniture
« Tu ne dois en engendrer un autre qu’avec la permission et la
bénédiction de ton ancien. Créer est le privilège de ceux qui me sont proches,
car il doit y avoir un contrôle. Manque à cette loi et ta progéniture et toi
serez détruits ». Ainsi parla Caïn.
Selon la
troisième Tradition, seul le plus ancien vampire peut accorder la permission
d’engendrer un infant. Cependant, pour autant que les vampires se souviennent,
les princes jouissent du privilège de la troisième Tradition. La raison en est
simple : il leur faut contrôler et limiter la population Caïnite sur leur
domaine. Plus un sujet Étreint d’infants, plus le besoin de sang est grand et
moins les terrains de chasse suffisent, limitant la capacité d’un prince à
satisfaire ses vassaux. Les princes aiment également ce droit car cela empêche
leurs rivaux d’amasser des légions de vampires nouvellement créés en guise de
troupes de choc. Un prince peut également promettre une permission d’engendrer
en cadeau pour obtenir les faveurs d’un autre Caïnite, ou pour récompenser un
fidèle serviteur.
Les vampires
qui Étreignent sans permission risquent généralement la destruction de leur
infant et, si l’offense est grave, la leur. Peu de princes transigent sur ce
point. En réalité, il est impossible de surveiller qui Etreint et qui ne le
fait pas. Il est souvent facile pour un père d’envoyer son infant au loin et de
le garder secret jusqu’à ce que le moment soit venu. Ainsi, tout prince qui
veut garder son fief doit punir sévèrement ceux qui sont pris. Ceux-là doivent
servir d’exemple, sinon les autres sujets du prince remettraient en doute son
pouvoir et son autorité.
La quatrième Tradition : la
Responsabilité
« Ceux que tu crées sont de ton sang, jusqu’à être libérés de ta
charge. En attendant ce moment, leurs péchés, leur sang et leurs sanctions
seront les tiens ». Ainsi parla Caïn.
Un prince
n’accorde jamais le droit de créer à la légère. Une fois qu’il a cette
autorisation, le père devient le seul responsable des actes de son infant.
Cette Tradition avertit les Caïnites qu’ils doivent choisir leurs infants
sagement. La quatrième Tradition impose que le Père éduque et protège son
infant. S’il ne le fait pas, la sanction est simple : le père paie les
indiscrétions et crimes de son infant. Ceux qui sont réticents face à leurs
devoirs de père, et qui laissent leurs infants trop libres, finissent par
affronter l’ire et la condamnation de leur prince. Apeurés des conséquences,
certains pères obligent leurs rejetons à prêter des serments du sang. Ces
serments, qui impliquent de boire régulièrement le sang de leur père,
projettent l’infant dans une servitude surnaturellement imposée, garantissant
ainsi leur loyauté. La plupart des vampires s’abstiennent de cette pratique car
elle tend à transformer les infants en flagorneurs.
La coutume de
la quatrième Tradition veut également que le père présente son infant au
prince, pour approbation. Le prince décide si l’infant est digne de rejoindre
les rangs des Caïnites en tant que nouveau-né ou s’il doit être détruit. De
nombreux princes agissent ainsi pour garder leurs vassaux dans le rang. Ils
leur donnent le droit d’Etreindre, puis détruisent l’infant sous prétexte qu’il
a été mal éduqué.
La cinquième Tradition : la
Destruction
« Tu ne dois pas répandre le sang d’un de tes pairs plus âgé. Ce
droit appartient uniquement à ceux qui me sont proches et à nul autre. Il est
interdit à ceux de sang faible de s’élever contre leurs anciens. C’est ma
dernière loi ». Ainsi parla Caïn.
Les princes
respectent jalousement la cinquième Tradition, s’en servant comme une carte
blanche pour garder leurs vassaux dans le rang et éliminer tout fauteur de
troubles. Le droit de détruire un autre Caïnite est le dernier privilège de
l’autorité du prince. Non seulement un prince peut engendrer librement et
prétendre à un domaine, mais il peut aussi décider de ceux qui méritent la Mort
Ultime. Le prince peut utiliser la cinquième Tradition pour punir n’importe
quel crime, peut importe qu’il soit trivial ou mineur, sous le prétexte de la Lextalionis, version Caïnite de la
justice biblique.
Dans le climat
féodal du monde médiéval, le droit d’un prince de détruire un autre Caïnite est
souvent considéré comme un don. Les Caïnites de rang, comme le maître de guerre
ou le préfet, ont généralement le droit de recourir à la cinquième Tradition
pour dispenser la justice et faire respecter le règne du prince. Cependant, la
plupart des princes sont prudents lorsqu’il s’agit d’ordonner la destruction de
Caïnites vassaux d’un autre seigneur ou prince. Même si certains princes
n’hésitent pas, d’autres, plus prudents, renvoient le Caïnite coupable auprès
de son prince pour être puni. Si l’accusé n’est pas puni, cela peut alors
provoquer une guerre.
La sixième Tradition : le
Silence du Sang
« Tu ne dois jamais révéler ta véritable nature à ceux qui ne sont
pas du sang. Le faire équivaut à renoncer à mon Alliance ». Ainsi parla
Caïn.
Les Caïnites
sont peut-être les chasseurs ultimes, mais se montrer imprudent et révéler aux
mortels leur vraie nature n’augure rien de bons pour eux. Les vampires ont
besoin d’un certain secret et de supercherie pour garder leur royaume nocturne
à l’abri des masses de mortels ignorants qui les entourent. La plupart des
mortels de l’époque savent que des choses
errent dans la nuit, mais ne savent pas vraiment comment se débarrasser
d’elles. Si les humains comprenaient totalement les faiblesses et habitudes de
la race de Caïn, une grande purge deviendrait possible.
Ainsi les
princes font respecter la sixième Tradition à des degrés divers. Certains,
principalement les princes de grandes villes, tiennent le silence pour
sacro-saint car ils souhaitent que les mortels se leurrent en pensant que les
cités fortifiées sont bien plus sûres que les hameaux isolés. Dans d’autres
principautés le silence est à peine respecté et principalement ignoré. Il y a
des lieux où les Caïnites assistent ouvertement aux cours mortelles, ces fiefs
durent rarement plus de quelques décennies, avant d’être passés par la flamme
par l’Eglise ou les autres Caïnites. Généralement les Caïnites autorisent les
manifestations de leur damnation qui peuvent garder les mortels dans le rang et
craintifs et interdisent celles qui peuvent inciter à la résistance organisée.
Voir la différence est le propre d’un prince réellement doué.
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